L’information n’avait circulé que la veille au soir. Un hommage au jeune cycliste Paul, tué à Paris par un automobiliste passant de la colère au crime, a été organisé devant la mairie de Vénissieux ce 19 octobre dans le cadre de l’appel national lancé par la FUB (fédération des usagers de la bicyclette), relayé localement par l’association Janus.

Nous étions une trentaine, plus d’une moitié de cyclistes, mais aussi des amis et des Vénissians inquiets de ce drame qui révèle une violence du quotidien dans la rue. Nous avons eu ces dernières années plusieurs accidents mortels de cyclistes à Vénissieux, il y en a eu plus de 200 en France en 2023, mais c’est peut-être la première fois que le drame résulte d’un acte volontaire de l’automobiliste, qui est passé de l’énervement de la circulation, à l’infraction en doublant par la piste cyclable, puis à la colère parcequ’un cycliste lui fait remarquer, avant d’aller jusqu’au crime.

Plusieurs élus de la majorité étaient présents, avec l’association Janus et un représentant de l’association la ville à vélo.

Le discours de l’écrivaine et militante Arundhati Roy recevant le prix PEN Pinter 2024 est tellement fort que je vous invite à le découvrir. Le prix PEN Pinter a été créé à la mémoire du dramaturge Harold Pinter. Peu de temps après avoir été nommée pour le prix, Roy a annoncé que sa part de l’argent du prix serait reversée au Fonds de secours pour les enfants palestiniens. Elle a nommé l’écrivain et militant britannico-égyptien Alaa Abd El-Fattah écrivain de courage, avec qui elle partagerait son prix.

Voici quelques extraits de la transcription de son discours d’acceptation du prix, prononcé dans la soirée du 10 octobre 2024 à la British Library de Londres, en Angleterre.

Les financiers qui ont détruit CASINO, et sont en train de le dépecer jouent au Monopoly. Salariés, clients, riverains, habitants, élus, services publics,… nous sommes tous des pions manipulés dans ce grand jeu des milliards du Casino.

A Vénissy, nous avions deux surfaces commerciales, CASINO et un discount (ED), les deux avaient signé avec les collectivités et l’état pour profiter de la transformation urbaine. Il était prévu deux magasins dans les nouveaux immeubles qui devaient contribuer à la rénovation urbaine pour un quartier diversifié, attractif, contribuant à la mixité sociale.

ED devenu DIA en 2012 nous a lâché il y a 10 ans , avant même de s’installer dans les nouveaux bâtiments . Il a fallu beaucoup de travail pour le remplacer en attirant de nouveaux commerces et services.

CASINO est resté, mais sans jouer un rôle moteur pour la requalification commerciale, sans réaction à la hauteur face au vandalisme et aux incivilités. Heureusement que d’autres commerces voisins ont animé le site…

Et maintenant, il nous lâche aussi, vendant notre commerce de 3000m2 pour 1€, à un groupe dont les magasins existants sont trois fois plus petits, qui ne fera que de l’alimentation hallal, fortement présente déjà dans le quartier, en concurrence donc avec nos petits commerces existants, sans même avoir étudier les offres alternatives qui maintenaient un magasin pour tous !

Nous avons eu tort de croire aux annonces nationales de reprise par d’autres distributeurs. Mais les nouveaux actionnaires du groupe ne cherchent pas à limiter la casse pour les salariés, les clients, les villes, mais à effacer des dettes et détruire tout ce qui ne leur permettra pas de gagner demain… Les grandes surfaces ont en général changé d’enseigne, mais beaucoup de petits magasins fermes, et des services notamment en logistique. Il y a des centaines de ventes de foncier dans la plus grande opacité ! Et déjà 3000 licenciements en France !

Les représentants de CASINO nous disent qu’ils protègent les salariés, mais pour combien de mois ? Les syndicats du groupe CASINO se battent pour le plan social d’entreprise validé par le tribunal de commerce de Paris, mais qui passera en cour d’appel le 23 octobre, la semaine prochaine. Rien n’est encore joué définitivement, même sur le plan social !

Il faut ajouter que le magasin du centre, vendu à NETTO est fermé quelques mois plus tard par la préfecture pour questions d’hygiène. Comment ne pas s’inquiéter ? Dans quel état technique CASINO laisse les magasins ? Quel état des matériels, des chambres froids, des frigos qui garantissent la sécurité alimentaire ?

Dans tous les quartiers de Vénissieux, j’entends la même exaspération devant les insécurités et les incivilités. Je sais que c’est le cas partout en France, même dans des zones rurales, que ce sont des questions de toute la société française, mais que peut-on, que doit-on faire au niveau local ?

C’est un des sujets répétés dans tous les conseils de quartier, et si le travail des services publics est énorme, pour la propreté, contre les incivilités, avec la police municipale et la vidéoverbalisation qui sanctionne des milliers de faits, personne n’est satisfait, et surtout pas le maire et les élus.

C’est pourquoi l’équipe municipale a décidé de faire évènement en proposant à des milliers de Vénissians de s’exprimer sur ce que veut dire “Mieux vivre en tranquillité à Vénissieux”. L’objectif est de donner la parole à des milliers de Vénissians [1], la plus grande consultation citoyenne de la métropole, et peut-être même de France, surtout sur un tel sujet.

Cet enjeu de la tranquillité fait trop souvent l’objet de polémiques, de coups de colères comme de mutismes, d’exagérations comme de renoncements. Cette concertation doit être l’occasion d’échanges citoyens pour construire une réponse raisonnée, collective et solidaire. Nous ne serons jamais résignés, nous voulons transformer l’exaspération en action pour faire reculer les incivilités et les délits, reconquérir pas à pas un espace public commun !

Permettez-moi un exemple. Comme président de la SACOVIV, je suis très heureux de la réussite de quatre opérations de résidentialisation conduite par la SACOVIV depuis deux ans. Pour chacune ce sont des dizaines de locataires qui ont retrouvé la tranquillité dans leur allée. Certes, le trafic reste dans la rue, mais il n’est plus dans la résidence. Cela nous a couté cher, et il faudrait que l’état apporte une aide pour les accélérer ! Voilà un exemple positif qui montre qu’on peut être utile pour la tranquillité.

C’est pourquoi je vous invite à participer très nombreux à cette consultation en donnant votre avis sur trois thèmes :

• L’espace public et ses usages
• La sécurité dans votre quartier et sur votre lieu d’habitation
• La prévention et l’avenir de la jeunesse.

Il y a 4 ou 5 questions par thème, avec pour chacune quelques propositions à sélectionner, il faut 5 minutes pour répondre à tout le questionnaire. Vous pouvez le faire en rencontrant à votre porte ou dans la rue les enquêteurs du prestataire retenu par la ville, qui s’appelle « Voie Publique », ou dans une rencontre de votre conseil de quartier, ou encore en utilisant le site internet de la ville

Vous pourrez aussi en discuter entre vous lors de votre prochaine assemblée générale de conseil de quartier, qui inventent cette année une nouvelle formule. Plutôt qu’une grande assemblée où tout le monde n’ose pas intervenir, la salle est organisée en plusieurs tables rondes d’une dizaine de personnes et animée autour de ce questionnaire.

Faites bon accueil aux équipes de VOIX PUBLIQUE, soyez nombreux à contribuer, votre avis est important, il compte.

Madame le maire, chers collègues,

cette délibération semble anecdotique, mais nous savions que certains allaient en profiter pour reprendre leurs attaques désespérées de mensonges et dénigrements, pour faire porter au maire et à l’équipe municipale la responsabilité des difficultés générales du commerce, que toute la presse généraliste ou spécialisée discute dans toute la France.

Car oui, le petit commerce souffre, dans les centres villes comme dans les villages, dans les métropoles comme dans les campagnes. Il suffit de lire le communiqué de l’association des maires de France qui a son congrès de novembre 2023 parlait d’une « vague de fermetures », ou une étude de la CCI France qui constate que la vacance commerciale est en hausse et en explique les causes : le boom du commerce en ligne et la chute du pouvoir d’achat.

Nous poursuivons nos actions de solidarité internationale, ici avec une association vénissiane ancienne qui a organisé deux évènements très réussis, remplissant la salle Joliot-Curie, en décembre 2023 autour du grand poète Mahmoud Darwish et plus récemment avec l’accueil des danseurs de Dabké, une danse traditionnelle, venant du camp d’Askar qui a conduit à leur demande de subvention.

Le conseil municipal de rentrée se tient traditionnellement le premier lundi d’octobre et cette année, cela tombe donc ce 7 octobre marqué par les prises d’otages civils et les horreurs dans les kibboutz proches de la ligne de démarcation avec Gaza ou le festival qui se tenait juste à la frontière. Mais les drames vécus dans toute la région depuis des décennies n’ont pas commencé le 7 octobre. Selon les chiffres de l’ONU, après les accords d’Oslo qui n’ont pas apporté la paix, il y a eu 44 morts israéliens et 1965 palestiniens en 2008 dans l’opération « plomb durci », 88 morts israéliens et 2329 palestiniens en 2014 dans l’opération « Bordure protectrice ». Et cette année 2023, avant le 7 octobre, dans la seule Cisjordanie, 200 palestiniens tués par l’armée, la police ou les colons, sans aucune émotion occidentale, ni diplomatique, ni médiatique.

Pour ce terrible 7 octobre 2023, les chiffres officiels israéliens font état de 806 morts civils dont près de la moitié au festival Nova et de 371 militaires, sans compter les combattants palestiniens. Car ces évènements terribles commencent par une action militaire que Tsahal n’avait pas vu venir et qui a conduit à une véritable tempête politique en Israël, où beaucoup interrogent le gouvernement et l’armée sur cette défaite, certes momentanée, mais retentissante. On sait que cette frontière est une des plus surveillée du monde, avec des moyens technologiques inégalés.