Comme l’a dit Coluche,
« il parait que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. je ne vois pas en quoi c’est une crise. Depuis que je suis petit, c’est comme ça. ».
L’humoriste souvent, comme le poète, a raison, car ce ne sont ni les injustices ni les inégalités qui font la crise, mais la fracture toujours plus profonde entre l’immense majorité du peuple, les 99% comme le disaient les manifestants de Wall Street, et les pouvoirs économiques, politiques, militaires et médiatiques, le 1% qui gouverne.
Il fut un temps où l’espoir du progrès, l’espoir du changement faisait vivre et rêver. Nous avons durement gagné le réalisme, et nous savons que l’oligarchie qui dirige ne peut plus accepter aucune démocratie réelle. La crise est là, quand le 1% d’en haut qui décide ne peut plus se faire accepter sans une violence toujours plus grande sur les 99% qui souffrent et subissent.
De Tunis à La Paz, De Katmandu à Reykjavik, de Moscou à Athènes, les peuples peuvent se lever et tout bousculer...
Révolutions arabesPendant que nous dormons, des peuples se réveillent.Des jeunes et des moins jeunes se soulèventet se soulevant, ils soulèvent le grand édredon nocturnedu silence et de la peursous lequel ils étouffent, même en plein jour.Des peuples se réveillent,ils ouvrent une porte sur l’inconnuet la Terre se met à tourner sur ses gonds.Cela craque de tous les côtés…Ce qui hier paraissait impossibleaujourd’hui est possible.Ce qui hier était éterneldéjà n’est plus.Les peuples en ont assez de se priverpour que quelques-uns se gavent.Et ils ont un appétit d’ogrequi vient juste de se lever.Le peuple se plante à tous les carrefours,armé de couteaux et de bâtons.(Entre les mains du peuple, le bâtonest aujourd’hui le meilleur ami du jasmin).Que va-t-il se passer ?Mektoub…Les petits voleurs vont se mettre à courir dans les rues.Et les plus grandsvont courir les chancelleriespour voler au peuplesa révolution.Mektoub… Rien n’est écrit.Ceux qui savent où ils vontmontreront le chemin.
Maram Al Masri, 24 février 2011