Tout d’abord, situons cette stratégie dans l’histoire de la labellisation vénissiane. Engagé en 2016, nous avions à l’époque un score de 54,5% qui est passé en 2019 à 61,1%. Ce pourcentage veut dire que nous réalisions en 2019 61,1% de tout ce qui peut être fait dans les meilleurs pratiques de collectivités, selon le référentiel européen porté par l’ADEME en France, référentiel qui pourtant évolue lui-même à chaque édition. Le travail engagé nous laisse espérer une prochaine évaluation s’approchant de 69%, même s’il faut attendre évidemment l’auditeur officiel et la commission du label pour connaitre le résultat final. Cela nous place dans le peloton de tête des communes en France et devrait nous permettre d’obtenir la 4e étoile du label. Avec le plan d’actions qui s’ajoute, on serait à 72,5%, donc permettez-moi un sourire, il restera encore un effort à faire pour attacher la 5e étoile. Ce n’est qu’un sourire, car le vrai intérêt de cette labellisation, ce ne sont pas les étoiles, ni la remise officielle des diplômes, mais bien tout le travail réalisé par les services pour évaluer, justifier, démontrer à l’auditeur la réalité des résultats, un travail qui nous aide d’abord à maitriser nos engagements et à rendre plus efficaces nos actions.
Sur la première finalité, le premier objectif concerne l’énergie avec des engagements marquants
- Baisser de 50% des émissions de GES « Patrimoine et Compétences » entre 2010 et 2030, nous sommes sur le bon chemin ;
- Baisser de 40% de consommations énergétiques finales entre 2010 et 2030 sur le patrimoine bâti, là aussi, nous sommes pas mal et le travail encours sur le décret tertiaire montre que nous avons fait le 3/4 du chemin.
- 100% des luminaires passés en LED d’ici 2027 pour réduire la consommation d’énergie de l’éclairage public pour atteindre 50 kWh/hab.an d’ici 2030
Deux actions concernent le patrimoine bati et l’éclairage public, la troisième le territoire avec la poursuite de notre démarche PIG Energie.
Le deuxième objectif porte sur le développement des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) sur le territoire et le patrimoine de la collectivité. Cela se traduit par trois engagements fort, le triplement de la production d’électricité renouvelable, que nous continuons à développer en autoconsommation, ce qui ne nous permet pas d’atteindre les objectifs de la labellisation, mais qui correspond à une décision très politique, ne pas favoriser la marchandisation de l’électricité. A ce propos, permettez-moi de rappeler que si l’électricité augmente en ce début d’année, ce n’est pas parce-que les coûts de production ou de distribution augmente, mais parce-que la taxe TICFE n’est plus annulée par le bouclier tarifaire. Cette taxe sert en premier lieu à financer le rachat obligatoire d’électricité renouvelable par EDF. C’est à dire que nous payons tous les heureux installateurs d’électricité renouvelable non auto-consommée et revendue au réseau électrique.
Le deuxième objectif est le plus ambitieux et dépend bien sûr de la métropole qui a la compétence des réseaux de chaleur, mais je sais que le vice-président Philippe Guelpa-Bonaro partage cet objectif, un réseau de chaleur à 80% décarboné, et nous ferons un premier pas avec le raccordement prochain de l’usine Carbone-Savoie
Le troisième objectif concerne les déplacements, un sujet sur lequel nous pouvons progresser plus vite, avec des voiries apaisées et l’arrivée des voies grand-lyonnaises, et en travaillant à un plan de mobilités de la ville, qui pourrait être un temps fort pour évoquer la place de la gare, mais aussi le stationnement, avec une demande souvent forte et pourtant contradictoire, un tiers des Vénissians n’ont pas de voiture, mais sans doute autant ont le sentiment qu’il manque de place, autrement dit, se pose la question de la régulation du stationnement…
Dans la finalité deux, une ville résiliente qui préserve l’environnement, le premier objectif est justement de renforcer la résilience face aux risques, bien sûr climatiques, mais aussi industriels ou routiers. C’est tout l’enjeu de la végétalisation avec deux engagements qui mettent en valeur ce que nous faisons déjà, un ilot de fraicheur par an et deux végétalisations de cour d’école, et une action indispensable sur la sécurité dans les déplacements.
L’objectif 5 protège la biodiversité et massifie les espaces de verdure, un sujet comme l’énergie sur lequel la ville travaille depuis longtemps, je rappelle que les espaces verts sont devenus zero-phyto dès les années 90, il y a 30 ans ! Mais nous continuerons à innover en réalisant un projet de déminéralisation de parking par an, en travaillant pour mettre en place une trame noire, qui permet la nuit d’éviter l’éclairage pour permettre à la faune nocturne de se déplacer, et en intégrant une clause sur la condition animale dans tous nos marchés concernés.
L’objectif 6 concerne la ressource en eau, un sujet vital, depuis toujours, mais encore plus depuis qu’on prend conscience qu’il est possible de se retrouver sans eau, que le village de Gualba, en Andalousie, un nom qui veut dire « eau vive » se retrouve sans eau, ses habitants réduits à la seule eau en bouteille. Entre sécheresse et inondations, ce n’est pas l’eau qui est rare, mais notre gestion de l’eau qui n’est trop souvent pas responsable, et c’est bien au contraire, ce que nous cherchons avec cet objectif d’une gestion responsable de la ressource, avec l’engagement de baisser de 25% nos consommations dans les bâtiments, comme dans les espaces verts, où nous développons dorénavant le stockage, comme sur cette photo aux serres municipales, mais nous en prévoyons aussi dans la ZAC Monmousseau Balmes. Je suis convaincu que les puissances publiques doivent investir plus pour garantir la capacité à défendre notre végétalisation malgré les sécheresses.
Là aussi, la ville est concernée, mais ce sont tous les habitants et acteurs privés qu’il faut entrainer.
Et c’est l’objectif nr 7 qui porte l’engagement d’atteindre 100% des agents et élus sensibilisés, et de renforcer les actions pour favoriser l’engagement citoyen.
Dans le même esprit, l’objectif nr 8 vise à faire des établissements scolaires, périscolaires et extrascolaires un lieu favorable à l’épanouissement, la réussite et le développement des enfants, avec un engagement que chaque enfant participe à une action développement durable, et je sais que c’est un sujet qui est toujours dans les premières préoccupations du conseil municipal d’enfant
Avec la finalité trois, le développement humain durable prend tout son sens. On sait que les objectifs de l’ONU donne une grande place à cette dimension humaine et sociale, mais c’est pour nous à Vénissieux essentiel, et l’objectif n9 vise à renforcer les solidarités face aux inégalités du territoire. Difficile de définit des engagements tant les inégalités sont d’abord le fait de la société dans son ensemble, donc de la politique nationale, mais nous voulons renforcer nos actions pour l’accès à l ’insertion, à la culture, et notamment dans les quartiers prioritaires.
Nous passons à la dernière finalité 4 Une ville dynamique et solidaire, qui promeut le développement suivant des modes de production et de consommation responsables et renforce la cohésion
L’objectif nr 10 porte sur les déchets, un sujet sensible à Vénissieux, qui, comme toutes les villes de banlieue, produit beaucoup plus de déchets par habitants que les zones résidentielles ou les quartiers aisés de Lyon. Pire, nous n’arrivons pas à améliorer le tri alors que nous avions fait de grandes opérations de sensibilisation en 2010 comme en 2023… Sans doute faut-il discuter avec la métropole pour organiser des actions de manière plus continue.
En tout cas, nous prenons pour ce qui concerne la ville des engagements forts, réduire de moitié le gaspillage alimentaire dans les cantines, réduire chaque année de 1,5% les déchets des services, et poursuivre la démarche « marchés propres » expérimentées aux minguettes depuis 2022 et en pleine discussion avec la métropole pour la généraliser, avec tout l’enjeu du financement, entre communes responsables des marchés et métropole responsables de l’agriculture et des déchets…
L’objectif nr 11 est en plein dans l’actualité récente, avec les blocages d’agriculteurs comme avec la vente de pommes de terre solidaire. Nous prenons l’engagement de sensibiliser tous les agents de la restauration aux enjeux environnementaux de l’alimentation, et d’aller vers la moitié de produits de qualité et durable de la cuisine centrale.
Nous avons le projet quartier fertile en cours, avec la question du maraichage urbain qui reste en suspens. Comme adjoint politique de la ville, je proposerai d’avoir un évènement public autour de ce lien entre agriculture et alimentation, que nous voulons travailler avec les associations Graines de Biodiversité et Passe-Jardin sur le nouvel espace de jardin pédagogique Amstrong, mais aussi en lien direct avec les producteurs et la chaine logistique nécessaire pour accéder à des produits locaux de qualité à prix bas…
Le douzième objectif vise à une ville exemplaire dans ses achats. Nous faisons déja beaucoup, mais on peut faire plus et aussi d’ailleurs, mieux le faire savoir. Nous avons plus de 50 marchés avec une clause sociale ou environnementale en 2023 et le dossier le plus compliqué sera de réaliser une évaluation climatique du budget de la ville, ce que certains appellent un budget vert
L’objectif 13 doit rendre le développement économique du territoire vénissian plus inclusif et respectueux de l’environnement, avec notamment la charte de coopération avec les entreprises. Ceux qui avaient participé au conseil citoyen DHD avec les entreprises avaient été surpris de la richesse des actions conduites par les entreprises, et sans doute c’est une des clés pour que notre stratégie se déploie sur tout le territoire. Elle doit être animée avec les entreprises.
L’objectif 14 porte sur une démarche numérique responsable, avec les obligations de la loi REEN. Vous en trouverez une première mise en œuvre dans la charte graphique du document complet dont vous avez en annexe une version provisoire, le contenu est celui que nous validons ce jour, mais la forme reste à finaliser. Et notamment parce-que cette charte graphique doit être numériquement responsable, ce qui conduit à choisir des polices de caractères et des graphismes qui consomment moins d’encre, plus de grands aplats, mais des formes avec empreintes, traces, réseaux… et si vous observez bien, vous verrez que les polices de caractères ont des trous, ce qui réduit la consommation d’encre… Ce n’est bien sûr qu’un aspect d’un numérique responsable.
Dernier objectif, renforcer nos actions pour le bien-être des habitants, physique comme mental, de la sensibilisation des enfants à une alimentation équilibrée, à la culture et au sport. Et je conclus avec un sourire pour mon camarade Nacer Khamla. La ville a 4 fleurs depuis des années, nous allons avoir 4 étoiles pour notre action climatique, il faut aller chercher le 4e laurier !
Il y a certainement d’autres actions possibles, mais je suis sûr que ce plan d’action et d’engagements permettra à notre ville et ses habitants d’être toujours en avance dans une politique environnementale et climatique responsable.
merci à ines, guillaume et alain pour la qualité du travail réalisé, merci à tous ceux qui y ont contribué.
et voici le document de travail complet, avant sa mise en forme pour publication.